top of page

             Voyager d'un lieu à l'autre, prendre le temps de se mettre en rapport avec le monde et tous les espaces qui lui sont liés. Même en se présentant au guichet du non-retour dans la certitude de couper les ponts et de s'immerger dans l'inconnu, l'apparent détachement de toute connexion avec le quotidien de la vie est éphémère pour le voyageur. Formidables liaisons aériennes, routières, électriques, ferroviaires, humaines, ici ou là-bas, comme autant d'échos à une Terre désormais entièrement accessible. Anonymes images des continents dont je ne précise pas la localisation, afin de brouiller les pistes et de rappeler que leurs différences ne tiennent qu'à un fil. Autant de connexions qui révèlent que le monde du partage devrait remplacer le partage du monde.

Von einem Ort zum andern reisen. Sich die Zeit nehmen: die Beziehung zur Welt herrichten und zu den Räumen, die ihr zugehören. Mag man sich auch am Schalter of no return überzeugt davon vorstellen, alle Brücken hinter sich abgebrochen zu haben und ins Unbekannte zu tauchen, so bleibt der augenscheinliche Abschied von den Bindungen an das alltägliche Leben für den Reisenden doch nur ein zeitweiliger Eindruck. Die alle Vorstellungen übersteigenden Verbindungen in der Luft, auf der Erde, durch Vernetzung von Strom, Bahn und Mensch, hier oder dort, sind wie ein Echo des nun überall zugängigen Planeten. Doch ein Planet hat kein eigenes Licht. Man muss ihn belichten. Anonym bleibende Bilder von Kontinenten ohne genaue Verortung, um die Spuren ihrer Herkunft zu verwischen, um zu erinnern, dass ihre Unterschiede wie an Seidenfäden hängen. Ebensoviele Verbindungen offenbaren sich hier: die Welt der Teilhabe soll das Einteilen der Weltersetzen.
 

                                                                                                                                         Transl. Eberhard Gruber

Lauréate du Concours Connexion juin 2014. 

 

Le CROUS DE PARIS et le STUDENTENWERK DE BERLIN se sont associés pour l’organisation d’un concours de photographie à destination des étudiants de leurs villes respectives. J'ai aperçu l'affiche de ce concours au service culturel de la Sorbonne-Nouvelle, et j'ai composé une série de 8 photographies répondant au thème ''Connexion''. Mon travail a été choisi parmi ceux d'une quarantaine de candidats, et cela a donné lieu à un vernissage au Centre culturel du Crous du 29 avril au 07 mai 2013. Il s'est ensuite envolé pour Berlin, où nous avons fait le vernissage d'une nouvelle exposition la semaine dernière, en présence des étudiants berlinois et de la direction du Crous allemand. 

 

J'ai eu la possibilité de séjourner quatre jours dans la capitale, quatre jours que je pourrais résumer de la manière suivante : un Berlin en dehors des sentiers battus, des clichés rebattus, des images attendues. Physiquement, on reconnait quelques traces par-ci par là du Mur, quoiqu'il ait désormais presque totalement disparu. Alors oui l'Histoire, mais pas l'Histoire de la culpabilité. On lui préfère l'évolution respectueuse, là où on ne dit pas seulement les mots, mais où on les peint : les multiples graffitis omniprésents sur les murs de la capitale remplacent les publicités, et ceci pour une nouvelle école du regard. Touchée, dans ce Berlin où il fait chaud dans l'air (35° !) mais surtout dans les cœurs de ceux qui nous ont reçus. Sont nées des surprises, au détours des ruelles des quartiers multicolores et cosmopolites que je découvrais au lever du jour, avant de rejoindre le groupe. Mais je me souviendrai surtout du dialogue entre les deux nouvelles générations que nous incarnons, étudiants français, et étudiants allemands, qui trouvons notre place dans l'Histoire de  notre pays de la plus belle des façons qui soit : dans l'expression artistique

 

Je remercie tous les organisateurs du concours et plus particulièrement la délégation allemande qui nous a reçu avec une amitié et une générosité sincères !

 

                                                                                                                                              A Paris le 12/06/2014

Errance

 

 

 « 2014. Il semble qu’il n’y ait plus un coin du monde qui soit actuellement ignoré. La seule réponse qu’on puisse donner à cela : l’errance. L’errance comme quête d’un autre endroit, l’exploration perpétuelle de terres vierges où l’on plonge dans le paysage, où l’on se soumet à son vertige,  au gré du vent. Dans ce désir absolu, on voudrait dépasser les frontières établies entre les continents, les pays, les régions, une même plaine. Pour enfin se sentir libre. Dès lors, le plus digne des Ailleurs sera  l’espace lointain où plus aucune direction n’est donnée. Fuir dans ce nulle part où le vide absolu côtoie le rêve de se fondre dans les nuages. Entre terre et mer dans une marginalité teintée du goût salé de l’écume…  

 

- Hé, mais à quoi penses-tu ?

 

- …

 

- Laisse, il est ailleurs… » 

 

bottom of page